Mauvaise cadence
UN RYTHME TROP RAPIDE POUR APPRÉCIER L'HISTOIRE
Son histoire, une histoire qui ne se partage pas. C’était des images projetées sur les murs bleus de sa chambre.
Sa vie, c’est la triste cadence qu’il n’arrive pas à suivre.
Ethan, ça n’a jamais été un mauvais garçon.
Mais le bleu a assombri sa vie.
Jusqu’à que le tout ne soit plus qu’une tache d’encre trop bleu
Trop noire.
C’était un garçon adorable. Une bouille d’ange.
Des rêves pleins la tête. Il dessinait, il adorait ça.
Son monde imaginaire prenant vie sur le blanc de sa peau.
Mais le bleu, jolies bleus. Hématomes, puis hémoglobine.
Le monde devient gris. Ethan rentre dans un nuage d’ennuie.
Ethan n’aime plus vraiment la vie.
Ça n’a jamais été compliqué, il ne sait jamais prit la tête.
Mais tout le monde lui en voulait.
Enfant, on le frappait à l’école car il travaillait trop bien.
Car il était adorable. Car il n'arrive pas à courir trop loin.
Parce qu’il est faible mais qui veut se montrer fort en participant en classe.
Alors on lui en a voulu.
Alors on lui en veut encore.
Et lui, maintenant, il leur en veut... à jamais.
Comme l’écho de la sonnerie du téléphone, il est une mauvaise nouvelle.
Triste chemin, déviance artérielle. Monde hallucinogène.
C’est sa dite dernière cigarette.
Papa n’est plus là.
Maman ne comprend plus depuis que ses yeux sont bleus.
Tout est bleu depuis qu’Ethan n’est plus vraiment là.
Le bleu, c’est triste.
Le bleu, c’est malheureux.
Aux heures, (eux), où ça fait le plus mal.
22h30, les trompettes de la mort.
Les images déferlent, séquestrent son cœur débile d’avoir cru que tout allait bien.
Car dans ce monde, heureux est celui qui fait mal avant qu’on ne le frappe.
Heureux sont ceux qui vendent du malheur en conserve.
Papier, crayon.
Incapable de dessiner un visage souriant.
Il dessine des prisons.
Afin d’y mettre les futurs enfants pas assez brillants.
Il a mal.
Mais il dessine des papillons.
Les ailes en ébullitions.
C’est la colère qui s’envole cette fois.
Elle va s’étendre et les retrouver.
Entités du passé.
Pour vendre du rêve à tout ce qui n’en a plus.
Tas d’os devenu premier.
La brume n’est qu’une enclume.
Mais toutes les illusions de son monde
Performé pour n’être qu’une plume.
Ethan devient violet
Le rouge et le bleu ne faisant qu’un
le monde prend des teintes maladivement ternes.
Mais son cœur bat quand même.
Il bat, bat, bat trop même.
Hypertension Artérielle.
Le prélude de sa vie se dessine de la pénombre, mystérieux personnage coulé dans les grands bâtiments de la Californie. Il joue sa plus belle histoire dans l’ombre, loin des croquis remplis d’espoir qu’il a vendu pour les lumières incandescentes de nos vies.
Mystère qui plane encore quand on entend son nom, pourtant c’était comme souffler dans notre oreille les doux bruits qui courent et qui chassent les plus beaux sourires. Rien n’est beau, pas même ses esquisses, quand il est question de lui. Ethan n’a d’yeux que pour ses lubies, son travail et ses envies.
C’est un fou, que dis je, un maniaque de la société qui ne voit que sa vie projetée sur chacun des murs qu’il a lui-même dessiné. Il est partout. Sans arrêt. Il est signe d’un mauvais présage. Le malheur qui nous guette. Le chat noir, c’est ainsi que son aura malchanceuse se faufile dans les quartiers. Alors on le connaît sans le connaître, cet homme obscur dont le portrait n’est qu’un schéma abstrait des pires champs de guerres.
Ethan Caldwell, vingt-six ans, architecte haut placé à Gensler. On le connaît comme étant un travailleur acharné qui ne manque jamais de volonté. On disait de lui être l’un des meilleurs, que son ascension était mérité ; Que ses talents n’ont d’égal que son charisme et sa prestance; Que son intelligence ne peut être rivalisée. Peut-être qu’il y a certes un peu de tout ça, mais les rumeurs circulent, disant qu’il est loin d’être aussi clean. Il a souvent observé ses adversaires afin de les détruire, les ruiner, les mettre à ses pieds. Il n’a pas de moral en parfait cynique qu’il est, et là est sans doute sa pire arme. Son égocentrisme le porte à ne faire attention qu’à sa propre carrière. Il agit comme un bon opportuniste bien qu’il soit celui qui se créer des opportunités, forçant les portes afin de gravir les marches du paradis. Homme jumelé à Lucifer, il est odieux, il est horrible, il est machiavélique mais comment le virer alors qu’il est avant tout un génie ? Conscient de son essence primordiale, il en est venu à être orgueilleux.
Les routes sont sinueuses quand elles mènent à lui, si il n’est pas impassible alors il est violent, impétueux, intolérant. Il contrôle même quand il ne devrait pas contrôler. Pourtant, c’est sa colère qui le domine, et qui le mène à faire des choix difficiles. Les plus grosses décisions sont celles qu’il n’a pas prit le temps de méditer, pourtant lui qui est un homme analysant énormément, il a bien trop de rancune sur son coeur fragile pour essayer de la contrôler. Il veut briser ceux qui l’ont détruit. Il veut anéantir ce monde trop plein pour que sa vie ne soit plus vide. Il a dans les yeux un monde post apocalyptique dessiné dès l’enfance sur le tableau de la classe. On a admiré trop tard son instinct lumineux et son pragmatisme qui le rendait curieux. On a admiré trop tard un enfant qui a trop souffert. Mais qui l’a vu jouer à cache-cache avec ses démons ? Qui l’a vu fuir son corps écorché dans des parties d’éperviers ? Qui l’a vu chasser ses peines en hurlant son hémoglobine sur le goudron de la récré ?
Son coeur sentimental n’en est jamais sorti indemne.
Ses rêves de paix ne l’ont jamais convaincu.
Mauvais présage qu’est son passage, il est comme un fantôme, mouvant avec fluidité dans chaque recoins. Il hante les lieux, et il voyage, il étend sa vision pour produire la plus belle oeuvre de sa carrière. Homme vif, réactif, il n’est jamais trop tard pour rattraper le temps. Il voit grand car ses projets sont ceux de toute une vie. Antipathie quand tu nous tiens, elle va raser les champs de fleurs et les arbres qui ont survécu à des incendies. Ethan, politicien avant l’heure rêve de son monde utopique dans un malheur vermeille, un rêve nostalgique qui brûle dans le ciel. Sarcasme aux couleurs de ses peurs. Ethan est architecte mais il a l’âme d’un démolisseur.
Fière homme poussé par les marques indélébiles.
C’est le mal qui le ronge qui le rend inflexible.