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« C’était seulement la faute à pas de chance. »

Théophilia Félicité Stone

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20 Years Old ☼ ForgiVen For Being SelFish

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« C’était seulement la faute à pas de chance. »

Avant, oui. Parce qu’il y a toujours un avant. J’ai été une fille heureuse. Longtemps. Depuis que j’ai pleuré de joie d’avoir des parents capablent de m’aimer sans essayer de me transformer, de faire de moi leur nouveau eux. J’étais moi. Je le suis toujours. Mais avant ça, j’étais différente. Je ne crains pas les hommes. Je ne les ai jamais crains. Mais parfois, quand ils me regardaient avec une lueur que je ne connaissais pas je me questionnais, que pouvait-il bien se passer dans leur tête ?

Pourquoi me regardaient-ils avec ce regard malsain qui semblait me mettre face à une chose effrayante que je ne connais pas. Et que je n’ai pas envie de connaître. J’ai toujours été observatrice. Aujourd’hui plus qu’hier. Demain plus qu’aujourd’hui. Pourtant, j’avais beau voir, j’avais le don de refuser de comprendre. Je sais, c’est étrange. Mais j’avais peur de savoir. J’ai tendance à être lâche. Une fuyarde, une simple froussarde. J’aurais aimé être cette personne courageuse capable de se dépasser à chaque épreuves que la vie nous remettait. Mais ce n’est pas comme ça que ça se passe. Je ne sais pas si c’est de la naïveté ou de l’aveuglement, mais quoiqu’il arrive j’aurais dû confronter ce jour là la vérité. Car quand ça m’est tombé dessus, il était trop tard. J’avais beau hurler, me débattre, frapper et pleurer, mordre et griffer. Rien. Tout ce que j’avais essayé avait été vain. Brûlant, mon corps restait froid face à ce que j’étais incapable de réaliser. Pourtant, ce jour là, moi qui abandonne facilement depuis petite, j’ai trouver la force de me battre. Juste une fois. Sur mon visage il était gravé : “J’ai envie de vivre. Je veux vivre. Je vais vivre.

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C’est une histoire longue et compliqué. Mais aujourd’hui, moi qui ne possède que du temps à perdre, je peux vous la conter. Ce n’est pas une histoire heureuse. Je n’ai jamais souhaité me retrouver embarquer dans de grandes phrases, dans des conflits qui brisent des liens et détruisent des personnes. J’ai été victime. Je ne cherche pas à prendre ma revanche. Je n’ai pas de haine, pas de rancoeur. Juste des remords. Des remords qui me rendent aussi mélancolique que nostalgique. Depuis ce jour, je n’ai plus jamais vu le monde comme j’ai pu le voir auparavant. Depuis ce jour, les couleurs ont disparue de ma vie, triste vision pessimiste que je me fais de ce monde. Mais c’était peut-être le plus sombre qui était le plus proche de la réalité. J’essaye parfois d’être perspicace, mais je suis trop dur avec moi-même. Ca me rend rude avec les autres. Farouche après tout, je l’étais déjà. Mais aujourd’hui, je suis la tortue emplit de sagesse qui se cache sous sa carapace. Casanière, je n’ai pas l’intention de sortir du noir, pourtant, je suffoque à trop rester enfermé. J’ai peur du noir. Mais j’ai peur du jour. J’ai peur de tout, et pourtant je le masque. Encore. Et toujours. Voilà que je suis menteuse. Mais faites que le ciel me pardonne mes péchés. Et que dieu pardonne l’humain d’être monstrueux.

Mes parents m’ont toujours tout donné. Mon père est un avocat, pas forcément très réputé, il était pourtant si talentueux. Je l’admire, mon père. Parce qu’il a réussi là où j’échoue constamment. Il a du courage, cet homme. Il sourit, constamment. A le regarder, tout lui semble facile. Si il le voulait vraiment, il pourrait obtenir la lune. Mais, il n’est pas assez confiant en lui. Il a trop confiance aux papiers. C’est ce que ma mère lui dit. Ma mère est boursière. C’est une femme de chiffre. Elle manque de répartie, et quand mon père a prit sa défense avec une répartie sans faille, elle a juré de se marier avec. C’est une jolie histoire. J'espérais que la mienne serait du même gabarit. Mais aujourd’hui, je ne peux que me réécouter leurs voix raconter avec un sourire si amoureux sur leurs lèvres me les murmurer dans mes pensées. Trop pensive, je sais que je le suis. Mais je n’ai que mes pensées et quelques souvenirs qui me rappellent que j’ai eu une vie. Avant.

Malheureusement, mes parents travaillaient souvent. On se voyait peu. Mais on s’aimait, on s’aimait tellement. J’aurais tout donné pour les avoir plus souvent auprès de moi. Avant que vous vous posiez la question, non, mes parents ne sont pas mort. J’ai même pensé un jour que je serais la première à partir. Aujourd’hui encore j’y pense. Mais le contexte a changé. Les choses changent toujours. Souvent pour nous rappeler que le temps court mais ne s’arrête pas. Mais il manque de douceur, c’est pour ça que malgré mes tendances froides, parfois prise de compassion à cause de mon côté compréhensif, je sais faire preuve de douceur, de bienveillance. Je veux veiller sur les autres, car j’ai l’impression que c’est là qu’est ma place, assise à la fenêtre, le regard protecteur. Peut-être que ça fait de moi de quelqu’un de charitable et généreux. Mais pourtant, j’ai toujours cette sensation d’être la pire des égoïstes. Comme si tout ce que je faisais ne se rapportait qu’à moi. J’ai peur qu’on me voit ainsi. Alors je fuis. Alors je donne. Mais qui suis je vraiment ? Je me demande si quelqu’un le sais réellement.

 

J’ai toujours été une fille très indépendante et autodidacte. Sûrement car déjà très jeune j’ai dû me débrouiller toute seule quand je rentrais le soir de l’école. Certains enfants auraient sans doute mal vécu l’éloignement avec sa famille. Moi non. Je savais que mes parents travaillaient pour le bien de tout le monde, alors en retour, je faisais de mon mieux pour leur faire plaisir. D’abord en étant talentueuse à l’école. J’ai même sauté une classe. Puis, j’ai commencé à passer le balai, faire la lessive, ranger le linge, faire la vaisselle et mettre la table. Quand j’eu l’âge, j’ai commencé à faire à manger. Vous savez, j’aurais préféré m’y mettre plus tôt, mais les parents ils ont toujours cette peur de voir leur enfant s’approcher trop près du feu. Ils avaient raison. Mais moi qui ai toujours nié l’évidence, je me suis fait rattraper par la réalité.

Ses garçons qui semblaient plus vieux que moi de plusieurs années me fixaient toujours à la sortie de l’école. Seize ans. Je pense que même en entendant ce chiffre, ils n’auraient pas réfléchi à ce qu’ils allaient faire. Je baissais la tête. Je refusais de regarder derrière. J’étais effrayé d’entendre leur pas derrière moi. A chaque fois que je manquais de tomber, je pouvais entendre leurs rires. Je ne respirais plus. J’oubliais de faire battre mon coeur, ou alors peut-être qu’il battait trop vite. Je rentre chez moi et ferme la porte à clé. J’attends. Longtemps. J’ai besoin de savoir si j’entend du bruit derrière la porte mais il n’y a rien. Alors bêtement j’oublie. J’ignore. Même si la peur m’envahit, je tente de positiver : « Je suis juste parano. »

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J’avais beau être méfiante, être averti, être cultivé, être rusé. Je savais que j’allais me perdre dans les propres couloirs de ma maison. J’entendis la vitre se briser, je me figeais un instant sur place, priant dieu pour avoir simplement rêvé ce bruit. Mais non, ils étaient là. J’essaye de ne pas hurler. J’essaye de ne pas pleurer. Et je cours, je gravis les marches, je savais que je devais me cacher, que personne ne devaient me trouver parce que j’avais beau me mentir souvent, là, j'avais déjà les images d’un futur proche en tête. D’abord, je me mis bêtement sous le lit de mes parents. Je n’avais pas fermé la porte, je savais qu’ils iraient d’abord fouiller la mienne, et que si je fermais la porte de mes parents, ils passeraient celle-ci en revu en premier. Je voulais gagner du temps pour être capable d’atteindre le téléphone en bas. Je devais faire vite. Et je priais silencieusement, les mains sur la bouche sous le lit des seules personnes qui auraient dû me protéger ce jour là. Je devais partir. Demander de l’aide. Je devais trouver la force d’essayer. Je les ais vu passer dans le couloir pour se rendre dans ma chambre d’adolescente. Je ne savais pas combien ils étaient, mais j’espérais qu’ils soient tous là. En les entendant ouvrir la porte au bout du couloir, je sortis de sous ce lit et je pris mes jambes à mon cou pour rejoindre le salon. Mais il était là. Ce garçon dans ma classe, d’un an mon aîné. Il se tenait à côté de l’escalier, il m’a vu. En me voyant tenter de fuir, il me poussa. Pas un bruit sortit de ma bouche, seul mon corps frappant une à une les marches de plus en plus fortement se fit entendre. Et une fois en bas, à peine consciente, j’ai essayé de ramper. Mais j’ai hurlé, mon regard s’agrandissant face à la tournure des événements.

« MES JAMBES, MES JAMBES, MES JAMBES »

Il comprit. Il voulut m’aider mais on le retenu. Et du haut des escaliers, ont me regardait comme une bête de cirque, j'agonise en comprenant que plus jamais, je ne serais capable de marcher de nouveau. Moi qui était et qui suis toujours aujourd’hui taciturne et impassible, ce jour là, je n’ai jamais autant pleurer. Mais j’ai continué de ramper, ma voix cessant de se battre. Puis finalement j’ai décidé d’abandonner quand je sentit cette poigne attraper avec violence mon poignet. J’ai toujours été une personne active, une personne qui cherche à bouger ou faire bouger les autres. Mais ce jour là, mon impuissance face à ses soupirs et ses coups de bassins, j’ai compris que peu importe à quel point tu essayes, peu importe à quel point tu veux y croire, ça ne sert à rien. Je suis devenu passive, d’un coup, le temps de perdre la seule chose que j’avais su préserver, j’étais devenu rien de plus qu’une poupée de porcelaine brisée, observant avec langueur la vie sans chercher à y donner un sens. Je suis devenu rien de plus qu’une plante qui vit mais qui ne bouge pas. Je grandis juste, dans l’attente de la mort. Solitaire. Peut-être mystérieuse. Mais surtout vide. Voilà ce que me promettait l’avenir. Et c’est arrivé.

Ils m’ont laissé là, sur le sol, mon corps souillé exposé aux décors d’une maison que je ne reconnaissais plus. Ils mirent le feu et me laissèrent là, parmi les flammes. Je n’avais plus de larmes. Juste une vue expansive sur le plafond blanc. Peut-être le paradis.

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Mais on m’a sauvé. Mon père qui rentrait du travail en voyant le feu s'est jeté dans la maison. Il m’a prit dans ses bras. J’avais les yeux fermés, il m’a dit que j'étais inconsciente à ce moment là, pourtant j’ai eu la sensation d’avoir tout vu dans les moindres détails, les flammes qui avaient brûlés le peu qui me couvraient, tenter de voler mon corps, de m’emmener à six pieds sous terre, loin de ce plafond qui se ternissait. Et lui, tel un ange prêt à tout pour sauver la pauvre fille que j’étais et que je suis. Lui avait toujours eu ce que je n’ai pas, j’avais honte d’être la fille de quelqu’un d’aussi incroyable que lui. Parce que lui qui était brave s’était jeté dans le danger pour sauver une lâche qui a dit en se réveillant à la police : « C’est seulement la faute à pas de chance. »

Je leur ai menti. Parce que moi-même, j’étais incapable de croire que ce qui venait de se passer était belle et bien vrai. Je leur ai menti, et je n’arrivais pas à me savoir encore avec eux après un acte aussi horrible. Je regrette d’avoir menti aux seules personnes que j’aime. Mais j’avais peur. Peur de réaliser la brutalité de mes mots. Peur de me souvenirs. Et peur de voir leurs visages se tordent de douleur en comprenant la vérité. Peur qu’ils en soient encore plus peiné que moi. Je n’aurais pas supporté qu’ils me regardent en sachant que plus jamais, je ne serais leur petite fille. Que plus jamais je ne serais comme avant. Car avant, je n’avais pas cru les hommes capables d’autant de monstruosité. J’avais espérer peut-être trop fort qu’il y ai du bon dans chacun de nous. Et je l’espère encore alors qu’il n’y a plus rien en quoi je puisse croire.

Vous l’ai-je dit ?

Vous l’ai-je dit ?

Ironiquement, on m’appelait Félicité. Mais je préfère Stone.

Ironiquement, on m’appelait Félicité. Mais je préfère Stone.

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