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Strugatsky Gavriil

Les anges ont longtemps à force de côtoyer la lumière du soleil, brûlé dans l'orgueil. Parce que c’est eux reflet d’un monde sans imperfections, alors ils sont devenu images de notre bonté. L’image projeté de l’humain vainqueur, de l’humain emplit de bienveillance, de pureté. Les anges sont-ils toujours meilleurs que les autres car ils ont vu s’ouvrir les portes du paradis ? Une auréole et les voilà béni ! Des couleurs immaculés et les voilà blanchi de tout ! Ange aveugle, justicier de sang pur. Les yeux clairs, lumineux, reflétant le ciel si beau. Ange, tombé des cieux pour les hommes, ange décroché des étoiles par une larme tiré au cœur.

Alors, Gavriil était né, et fût sans aucun doute un ange au cœur empoisonné. Dans le creux de ses mains une pomme noire. Au sein de son âme, une rose qui se fane.

 

Pas un sourire ne voile son visage, et de par la beauté qui le saisit, il en devient vaniteux. Parce que l’ange ne mérite pas ses ailes, et que sa beauté n’a pas d’égal à son comportement. Gavriil, si ses cheveux si clairs semblent nuages quand frémit le vent alors se sont les bons sentiments qui se sont envolés. Ils n’ont pas survécu à l’hiver. Glacial. Gavriil. Ange à la peau gelé.

Fallen Angel

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Une vaste odeur immaculée, sucré, aride. Une aura de solitaire. Mais la mer a gelé sous ses yeux. L’infinité du monde ne peut que succomber à ses traits angélique. Mais qu’il est faux, qu’il est pourri. Gavriil, né des cendres de Gabriel, ange qui succomba au péché. Il en était l’enfanté. Il en était l’essence. Plus dur. Plus cruel. Pire encore que tout. Un traqueur de coeur, pour nourrir sa haine. Pour nourrir son narcissisme. Personne ne le comprend, et pourtant ça semble logique ? Il est si beau, alors pourquoi il ne s’en vanterait pas ? Pourtant, en voilà une sacrée injustice, pourtant il sait lui qu’on lui en voudrait encore plus d’être beau et bon. Alors, il était mauvais. Pour ne pas être usé. Pour ne pas s’user.

Ange aux ailes fatigués, prisent dans la pierre, empiétées par la poussière. Gavriil n’aime guère, il n’a pas la force de se laisser plaire, pourtant il joue de son charisme pour happer les autres. Solitaire, pourtant c’est un meneur. Un manipulateur, mais c’était sa propre apparence qui se jouait de lui. Heureux, ou pourri. Il avait croqué la pomme, et le voilà épris d’une richesse qui le rendait antipathique. Mais qui est-il ? Et qui deviendra-t-il ? Encore, il croque dans la chair, se prend à des jeux qui le rendent mauvais. Il s’enfonce, se perd. Mais Gavriil ignore et reste d’après lui prospère.

Dans sa tête des rouages. Dans son monde, chaque chose se doit être à sa place. D’une logique, d’un réalisme pourtant implacable. Il en était pourtant à un point où il se refusait de comprendre qu’il était en train de pourrir. Baignant trop dans la lumière, trop illuminé par son reflet, il était devenu aveugle. Ses yeux ne reflètent plus le jour, que la nuit. Gavriil ne bat plus de l’aile, pourtant il continue à jouer avec. Regardez moi ! Mais le monde se fige ! Mais les anges, depuis leur ascension sont incapables de raccroché leur monde à celui des hommes. Gavriil était né comme un astre se formait. D’un coup, il enveloppait le monde de sa beauté, de sa clarté. Mais celui qui avait été doué de compassion ne l’était plus.

Mais qui croyait prit qui croyait prendre. Parce qu’il est toujours, parce qu’il a toujours. Gavriil n’a pourtant pas perdu ses ailes, mais simplement il s’est figé sur son chemin. Il est apeuré, la réalité ne peut s’effacer et les vies ne peuvent se sauver. Il est devenu trop de fois aveugle, alors il est devenu menteur. Il a joué, et il est devenu clairvoyant tout en sachant qu’il ne l’est pas.

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Mais à force de jouer, maintenant, il s’y croit. Parce qu’il est devenu son personnage, mais son lui vit encore quelque part. Celui qui peut voler à s’en brûler les ailes. Celui au regard clair. Celui qui aime trop. Celui qui est poussé par des moeurs bien trop pur pour qu’il ne se meurt pas au couché du soleil.

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Gavriil est un ange perdu dans la nuit, encore il marche au bruit de la molette de son briquet. Et les ombres, effrayantes, brûle à son contact. Gavriil, des traits froids qui se brûle les doigts.  Mais quand le jour se lèvera de nouveau, alors il verra qu’il aura brûlé non pas des monstres mais des hommes tout comme lui. Ange maudit qui ne voit pas à quel point il fait souffrir les autres, tout comme il peut souffrir lui-même ! Il cherche désespérément une issu, mais il se meurt, le feu se tasse, la molette tourne mais le briquet ne s’allume plus. Il est devenu une ombre, empreint des voeux du soir, il a jeté le trognon de la pomme sur le trottoir.

« Dis moi, est-ce que tu penses que je pourrais revenir jouer avec toi ? »

Mais personne n’est venu, il a vu son corps se perdre dans l’obscurité. Aujourd’hui, il veut retrouver sa voix. Pianote, encore, mais aujourd’hui ses mains frappent du vide. Fuit. Il n’a pas de rancune, juste des remords. Il est seul. Il se tord. Et pourtant, il est tellement devenu son personnage qui ne ressent plus qu’il a mal. Ange, vole encore dans les mirages. Dansent sur l’asphalte. Seul, les lumières se meurt dans l'orgueil. Alors la vie ne reprend plus son court. Tout est fini.

Gavriil n’est plus. Le masque lui colle à la peau. Le costume le saille.

Aujourd’hui, et bien plus demain.

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