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« Abandonné ? Disons plutôt que j’ai mis ma partie sur pause. »

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Kieran Vanceslas

Téméraire, Observateur, Décontracté, Calme, Posé, Indépendant, Courageux, Lucide, Droit, Fidèle, Réaliste, Laxiste, Rationnel, Mature, Beau parleur, Pensif, Audacieux, Humble, “Justicier”/”Héroïque”

 

Creu, Nonchalant, Sang chaud → Impétueux, Solitaire, Pantouflard, Passif, Bordélique, Antipathique, Méfiant, Impatient, Curieux, Intrusif, Cynique, Sarcastique, Dissipé, Blasé, Toujours son mot à dire, Impoli, Procrastinateur, Lasse

« Assis à la pauvre table au fond de la classe, celle sur laquelle on dessine sans le moindre scrupule. Sans le savoir, on lui donne du caractère. Comme si dans les coups de compas, elle revenait du combat. Regarder cette table, parce que toi c’est ce que tu fais à chaque fois que tu es ici. Le professeur, oui, tu as du oublier comment on faisait pour l’écouter. Ecouter simplement le son de sa voix et retenir les sages paroles du savoir.

A vrai dire, tu es sans doute creu, tu penses trop pour combler le vide. Pour combler les idées que tu n’aura jamais, pour remplacer les connaissances que tu n’arrives pas à appréhender, pour oublier qu’à trop être bon on finit par être un raté. La confiance que tu avais gagné à une époque, cette vision du monde large qui donnait de l’ampleur à ton avenir, aujourd’hui il est réduit à un trou à rat. Oh, tu ne t’en fais pas trop. Tu vois sans doute la vie avec trop de légèreté. Non, pas vraiment, tu sais bien ce qui m’attend si tu continue sur cette voie. Mais travailler, c’est pas vraiment pour toi. Et pour ce que tu as fait, peut-être que tu mériterais bien de te retrouver sous un pont, sans un sous. Et encore, tes parents seront incapable de te laisser ainsi comme un moins que rien. Peut-être que finalement, tu aurais aimé être cette table qui en a vu des vertes et des pas mûres. Ouais peut-être bien. Pourtant tu as dévié le regard. Qu’est-ce que ça veut dire ? Tu y cherches un sens, c’est ça ? Kieran, tu as sérieusement un problème. Essayez de te comprendre ne te mènera à rien. C’est vrai, avant tu ne réfléchissais pas autant et tout se passait bien. Mais quand tu essayes de remettre en question le chemin que la vie t’a choisit, tout a commencé à se bousculer. Et toi, en retour, bah tu t’es dit comme un idiot qu’il te suffisait d’être celui qui fait tomber l’autre à terre. Une lutte sans fin contre sa vie. Pour finalement aboutir à un échec.

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Un simple cours. Ton regard ennuyé posé sur ton professeur qui parle dans le vide. Et te voilà, toi, appuyé contre le mur, comme si sans lui tu tomberais de ta chaise. Avant, tu n’avais même pas besoin de t’adosser au dossier de ta chaise, le dos droit, tu savais te concentrer sur les choses qu’on disait primordial. Aujourd’hui, ton regard perd de son ouverture, tu ne vois que les détails futiles qui échappent aux autres. Ceux que l’on essaye de cacher. Ceux qu’on trouve inintéressant. Par exemple, te voilà en train d’observer le bout de mot pas effacé sur le tableau blanc du professeur. “Est-ce que je suis le seul à être frustré, même agacé car il ne sait pas effacé son putain de tableau” tu te disais. Ouais, bordel, parce que les autres étaient trop occupé à écrire le cours qu’on leur dictait. Le professeur aurait pu te reprendre et te demander d’écrire, mais il savait que tu étais une sorte de sans espoir.

Parce qu’il en fallait un. Tu les voyais parfois les regard dédaigneux qu’il pouvait te lancer tandis que tu cherchais une présence passer dans le couloir. Tu as besoin qu’on vienne te sauver ou quoi ? Pas vraiment vu qu’il n’y a rien à sauver. Ou pas grand chose. Tu manques de confiance ? Pas vraiment. Si tu voulais faire de ton mieux, tu pourrais. Mais, tu n’as pas le courage, pas la force, pas le mental. Travailler ? Non, ce mot tu ne le connaissais pas. Jamais tu en avais eu besoin. Mais en perdant ton temps avec des lycéens peu fréquentables, tu avais un train de retard. A présent voilà que tu coules alors que tu étais en admiration dans l’Eurostar. Tu ne reproches rien à personne, c’est de ton plein gré que tu avais sauté dans un vide sans fin qu’est la fin elle-même. Difficile de résister quand on pense que rien ne nous résiste.

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Ton problème ? C’est sans doute le fait que tu n’as pas été habitué à en avoir. Tu es né dans une famille modeste dans laquelle tu es l'aîné de deux soeurs, tu as développé auprès d’elle une sorte d’envie de protection. Tu compatis souvent même si tu le masque derrière ton air nonchalant. Du moins, c’est ce que la plus vieille te dit. Sûrement car elle ne retrouve plus vraiment le grand frère avec lequel elle pouvait jouer avant dans le jardin. L’âge t’as fait prendre conscience que tu préférais jouer seul. Ou juste rester seul en fait. Solitaire, c’était un mal pour un bien. Tu es indépendant des autres, mais à trop être indépendant tu finis par être dans la marge. On t’abandonne au quais car on pense que tu es capable de faire le trajet à la nage. Mais non, ce n’est pas comme ça que ça marche. Tu avais besoin de prendre ce bateau de la vie toi aussi, tu avais besoin qu’on t’aide à t’endurcir. Tu avais besoin que l’on t’aide à avancer. La société t’a dévoré, vous savez, impatient, c’est ce que tout le monde est devenu avec l'ère de la technologie qui nous donne toute les informations que l'on veut en un claquement de doigts. Flemmard en plus de ça. Tu avais décroché le jackpot. Tu es tellement pantouflard que tu n’as pas le courage de te lever le matin pour emmener tes soeurs quelque part. Tu passes tes journées à jouer à la console, traîné sur ton téléphone comme si ça t’apportait plus qu’une conversation avec ta mère qui s’inquiète pour toi. Oh, non, évites de penser à ça sinon ça va te faire culpabiliser.

Chez toi ? C’était étrange car tout le monde semble bien s’entendre. Et c’est vrai que vous êtes une famille plutôt heureuse. Mais il y a beaucoup trop de tabous qui font que tout le monde se cache tout. Au final, tu ne connais pas tes soeurs ni tes parents. Et en retour, ils ne te connaissent pas. Une confiance absolue basé sur du rien. Tu étais le seul à le voir comme ça ?

T’espère que oui, parce que c’est pas une vision des plus joyeuse du cercle familial. Tu aurais pu te tourner vers tes grands parents beaucoup plus apte à l’écoute, mais voir qu’ils préféraient la plus jeune de la famille à toi t'écoeure. Comment pouvait-on se permettre de faire du favoritisme dans un cadre comme celui-là ? Un jolie tableau qui finalement ne valait pas grand chose d’après toi. En fait, c’est peut-être d'abord à cause de ta famille que t’es devenu aussi fermé. Ta lucidité te perdra si elle ne t’a pas déjà perdu. Et même avec cette vision terre à terre, bien trop réaliste. Malgré que tu ais de l’estime pour l’humain et que beaucoup la gâchait comme des bons à rien, tu étais laxiste. Peut-être car tu t’en fichais bien. Tu n’es pas spécialement attaché, ça ne te fait pas spécialement mal et c’est justement ça qui te rend méfiant. Tu es finalement un observateur, passif à toutes les histoires qui tournent dans les couloirs qu’on abandonne pour des salles dignent d’un camp militaire. Et voilà qu’on te parle encore de travaille et que toi, procrastinateur, tu te débrouillerais pour le faire au plus tard.

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T’as l’air d’un vieux dépressif à penser autant à la seconde tu sais. Bordel, aller, soit objectif, tu as sans doute des points positifs. Evites le regard du professeur qui pense sans doute le contraire et tout ira bien. C’est vrai, tu es quand même quelqu’un qui sait faire preuve de droiture. Tu as du respect pour les gens qui le mérite bien que tu n’en restes pas moins qu’un impoli, cynique et sarcastique garçon. Tu plains les gens qui doivent supporter le fait que tu ais toujours tendance à la ramener. Remettre de l’eau sur le feu. Pas spécialement volontaire parfois, mais faut dire que ça finit par t’agacer de voir qu’on cherche toujours à fuir certains sujets. Ouais, ça arrive que tu te battes comme un idiot pour des conneries. Du moins, parce que tu as osé ouvrir la bouche. Comme quoi, le spectateur ferait mieux de simplement regarder. Mais quand c’est trop, c’est trop. Tu as beau être mature, tu es quelqu’un qui sature vite. Faut dire que d’après toi, l’humain n’est hostile qu’avec l’humain. Pas étonnant qu’après tu passes ta vie avec ton chien. Clairement, c’est ton meilleur ami. Tu as peut-être pensé un jour avoir trouvé des humains qui étaient comme toi et qui pouvaient d’accepter, mais c’était surtout une grosse conneries humaines. Tu étais fidèle, certes, mais il y a certaines personnes qui ne valent même pas la peine que tu en garde un minimum de reconnaissance.

Oui, tu penses clairement aux autres guignoles qui était avec toi quand tu faisais parti de leur “gang”. Pas étonnant, avant tu avais tout à envier. Tu étais beau, charismatique, sportif, intelligent. Ouais, tu étais doué, voir même surdoué. Mais pourtant, tu avais toujours eu le sentiment de vivre dans une morose banalité. C’est peut-être pour ça que tu les as rejoint. Tu pensais que ça te rendrais spécial, que ça te rendait encore plus incroyable que tu ne l’étais déjà. Alors oui, un jour, vous aviez été ami. Mais vous n’aviez sans doute jamais été d’accord. Du moins, tu n’étais pas assez fidèle pour les suivre dans leurs histoires d’abus de pouvoir même si au début, tu croyais bien faire en rabaissant ton prochain. Ouais. Non. Tu étais surtout con. Mais c’est sans doute mieux d’être con et aveuglé par sa connerie que de voir tout ce que tu aimerai n’avoir jamais vu. Ses personnes que tu as vu partir en larmes. Ses regards qui ne savaient plus où regarder. Des détails qui t’ont fait prendre du recule, qui t’ont fait réfléchir. Tu ne regrettes pas vraiment, tu aimes malgré tout ce que tu es devenu. Même si ça t’a vidé, c’est aussi une marque que le temps a fait des ravages et que ce connard t’a tout volé. Tu aimes ton air blasé et tes sourires qui se font rare, tu aimes ton côté désinvolte qui révèle en toi un vrai marginal, celui que tu n’as sans doute jamais assumé avant. Parce qu’avant, tu avais juste cherché à te trouver une place. Et elle était là où il n’y en a pas. Tu t’étais installé dans un fossé, mais ça t’allait ta petite vie calme malgré qu’elle soit aussi bancal que tes relevé de note. Le fait d’avoir eu le sentiment de tout perdre, ça t’as rendu humble et sans doute bien plus posé, décontracté.

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Tu ne te tracasses plus autant pour réussir Pour soigner ton image. Pour sourire même quand ça ne va pas. Tu es plus naturel, pourtant tu te caches quand même. Tu as de l’audace quand il le faut, tu n’as pas peur de dire ce que tu penses ou de défendre tes idéaux quitte à en venir au poings. Et ça te plait d’être comme ça. Faut pas se faire d’illusions, il y a du bien même quand il n’est pas censé y en avoir. Raté certaines choses, même si aujourd’hui tu n’as pas l’envie de te relever, ça t’a rendu plus adulte. Enfin, ça reste de belles paroles, ce qui est concret c’est que tu fous rien. Que t’as vie est un gros bordel, mais rien de grave comparé au bordel qu’il y a dans ta putain de chambre.

Soyons perspicace, tu préfères sans doute savoir vivre dans une chambre en bordel que dans une vie de merde. Et tu es antipathique, mais ça t’arrange vu que tu préfères parler avec toi même comme tu le fais depuis une heure voir plus. Ouais, t’as vie à plus trop de sens, tu fais un peu n’importe quoi n’importe quand.

Mais, c’est ça ta vraie vie. C’est ça, ta bouffé d’oxygène. Ce rôle qui est le tient est ton propre catharsis. Même si parfois tu étais bien curieux au point de devenir intrusif pour connaître la vie de ton voisin. Et si le harcèlement venait à toucher son quotidien, alors tu le protégeras des futurs renvoyés. Parce que tu avais une dette. Parce que tu n’étais pas un monstre et que sauver était un moyen de te le rappeler. Tu n’en as jamais été un, tu t’es juste laissé avoir par ton égo qui voulait prouver que tu étais le meilleur. Parce qu’avant, être le premier tout en étant comme tout le monde, c’était tout ce qu’il y avait pour toi. »

« J’étais vachement con avant. » Dit-il sans prendre la peine d’articuler.

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